Résumé

Le regard de l’enfant sur les couleurs de peau.
La couleur de la peau a une histoire... L’histoire d’une identité.
Sur notre île, des hommes ont été rassemblés de force, les identités ont été morcelées. Comment réussir à faire entendre la tolérance, à cultiver l’espoir de l’acceptation d’une histoire commune ? A travers ce questionnement se posera la nécessité de retracer en musique le métissage et l’inter culturalité.
Interviendront auprès de notre troupe d’enfants, le Ker’EDF , des artistes locaux comme: Davy Sicard, Danyel Waro, et Gilbert Pounia, des danseurs professionnels et une comédienne

EXTRAITS

Tableau 1 : Son du Bobre qui arrive du fond par le chemin de l’Afrique et Madagascar. Il avance lentement, le son monte. La lumière va le chercher au loin.

Le son du bobre reprend depuis l’espace des musiciens. Des cintres descend une immense robe ocre (rouge de la terre d’Afrique). A chaque extrémité des chemins, un enfant. La robe descend des cintres et couvre le corps de la femme/mère. Les enfants des 4 chemins tiennent les bords de la robe.

Mère : Toutes les races du monde.
Toutes les couleurs.
C’est rare.
C’est précieux.
C’est de l’or au bord des yeux.
Alors, puisque tu veux venir...viens.
(L’enfant créole glisse sous la robe, les yeux grands ouverts...)
L’Enfant : Mère c’est ici où tu vis, c’est là que je vais vivre ?
Mère : Oui mon enfant.
L’Enfant : Mère ! (Elle regarde le monde. Un temps.) Mère on dirait que l’on a accroché comme des wagonnets toutes les races du monde.
Mère : Oui. Au début nous formions un magnifique collier de chair. Même la peau de l’air tannait de toutes les couleurs des gens de la terre. L’endroit om tu as décidé de naître c’est la croisée des chemins.
L’Enfant : Mère, oh oui, raconte !
Mère : Toute les races du monde venaient y habiter. Toutes les peaux de la terre y étaient représentées, les peaux brunes et torrides de l’Inde, les peaux de l’Afrique panachée de noirs et de soleil, les belles jaunes lisses de l’Orient avec leurs traits tirés aux ciseaux comme sculptés dans un masque et les blanches de l’Europe où le sourire leur fait come des yeux dans la neige.
L’Enfant : ça devait être beau, très beau.
Mère : Oh que oui ! O que oui ! Les peaux sous la lumière, au début lorsqu’elles se rencontraient étaient si belles qu’à les regarder, qu’à nous regarder, la petite pluie des yeux faisait naître des milliers d’arcs en ciel...


L’Enfant : Raconte, Mère, que s’est-il passé ?
Mère : L’on ne compte plus... La mémoire s’oublie... Les chaînes. L’on étrangle les cous les plus solides, lorsque le froid mange les couleurs et qu’il serre un peu plus l’argent au fond de la main.
L’Enfant : Mère, j’ai mon nom qui coule devant mes yeux.
Mère : Oui, ce sont des larmes.
L’enfant : Mère, je vois au travers de ce petit rideau de pluie, comment l’on a déversé ces corps en marche dans les rues, l’on a poussé dans le dos de toutes le couleurs, et quand il n’y a plus eu de place en bas, on a créé les hauteurs.
Mère : Oui, tu vois clair. Coups de colliers, l’homme mord dans le cou de l’homme et lui arrache de sa langue, la langue de sa chair. (passage extrait de « Sara » de Alain Batis)
L’Enfant : Mère, et ma couleur à moi, c’est quoi, ma couleur à moi ?
Mère : C’est toutes les nuances du passé. C’est la couleur venue de ta mère, de la mère de ta mère et de ton père et du père de ton père. C’est ta couleur, elle est tienne, unique, toi seul la porte, c’est ta douce peau qui chante sous mes mains l’histoire de la croisée des chemins ?
L’Enfant : Mère, je vais remonter les chemins, trouver les couleurs qui font ma couleur, connaître leurs chants et leurs douleurs.


Liste des oeuvres et des auteurs, auxquels des extraits ont été empruntés

  • “Sara” D’Alain Batis (Théâtre à lire et à jouer n°4- Lansman- Printemps théâtral)
  • “La borne bardzour” d’Axel Gauvin (Tikabar-5)
  • “Le crocodile de Paris” de Catherine Anne (Acte-Sud Papiers)
  • “La Quarantaine” de JMG Le Clézio
  • “Le pont de pierre et la peau d’images” de Daniel Danis (Théâtre – l’Ecole des loisirs)

 

Les partenaires apportent leurs compétences spécifiques, une démarche pédagogique complémentaire. Ils développent les capacités créatives, permettent l’apprentissage de techniques particulières.

   
 Chorales Amadeus et Gilbert Pounia
2011 TEAT
 Chorale Amadeus et Davy Sicard
2011 TEAT
 Danyel Waro
cmtra.org

 

Jocelyne LAVIELLE

Metteur en scène.

Artiste dramatique, Comédienne, a réalisé de nombreuses mises en scène d’opéra pour enfants.
Elle réalisera la mise en scène de ce nouveau projet et interviendra  tout au long du projet auprès des adultes et enfants pour des ateliers théâtre.

Didier BOUTIANA

Chorégraphe.

Né au Port à l’île de La Réunion, Didier commence la danse par le Bboying en 2002. Au fil de sa formation basée principalement sur des échanges et des rencontres, il porte son intérêt sur toutes formes de danse. Faisant parti de l’un des meilleurs crew de l’île, les Saoul City, il est souvent récompensé lors de battles et de concours. Didier remporte deux fois consécutives le titre du meilleur "breakdancer" de l'île.
En 2008, il danse pour la compagnie contemporaine Yun Chane dans la pièce "Les songes de la horde", puis avec sa propre  compagnie il danse "Haine Terre Rieur" chorégraphiée par Kenji ce qui lui permet d’effectuer de nombreux voyages en Europe, en Australie et dans tout l’océan Indien.
Il travaille ensuite avec Éric Languet, chorégraphe contemporain reconnu  de la compagnie Danses en l’R et danse "Le Blanc entre les mots".
En 2010 Didier danse XY à chair de peau avec Céline Amato danseuse chorégraphe de Nice installer à la Réunion.
En 2011, la compagnie Soul City collabore avec la compagnie sud africaine Dusi et met en scène "Body Of Knowledge" chorégraphiée par Didier.
Danseur, chorégraphe et réalisateur, il dirige sa propre compagnie, Soul City et poursuit aujourd’hui son travail de création sur l’île de La Réunion. Révélation de la nouvelle scène chorégraphique réunionnaise

Anthony ANNA

Danseur.

Né à St Pierre de la Réunion. Il découvre et pratique la danse Hip-Hop de façon informelle à Saint-Leu dès 1998. Il suit et développe son art auprès de Soul City Crew. Ce crew créé en 96 par le leader Baba est reconnu a travers toute l’ile et a remporté une multitude de battle. Ce crew  trouvera ses lettres de noblesses en créant « Haine Terre et Rieur » en 2009. En 2010, Anthony fut repéré par la Compagnie Yun Chane. Il intègre « Les songes de la Horde » présenté à La Chapelle du Verbe incarné en 2011 ; la chorégraphe met en lumière trois jeunes interprètes virtuose de hip hop sur le thème du rebond en  abolissant les frontières entre danse hip-hop et danse contemporaine. En parallèle, Cyclone Production propose à Anthony une aventure artistique autour du projet « Tribu Urbaine ». Il intègre le projet au travers « Le jour où Ti Zac enjamba la peur », écrit par Koffi Kwahulé création 2011. Il rencontre Vincent Maillot à cette occasion. Cette rencontre s’impose comme une évidence et Vincent et Virginie lui proposent d’intégrer « Dobout an bout ».

Rachel POTHIN

Comédienne.

Après 20 ans passés au théâtre VOLLARD dans des pièces historiques qui sont restées dans la mémoire des Réunionnais. Les plus notables sont sans doute : Marie Dessembre, Lepervenche, Séga Tremblad.. Ubu colonial d’Emmanuel Genvrin.
Rachel  POTHIN continue son parcours de comédienne, accompagnant des projets qui développent une recherche sur l’art de l’acteur et sur le mouvement.
Elle a collaboré en tant que comédienne à de nombreuses créations avec diverses compagnies
Réunionnaises : CYCLONE PRODUCTIONS, SAKIDI, M.COMME, TÉTRADANSE...

Dominique BEN VENUTTI

Créateur lumière.